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A la découverte des châteaux de la Loire: histoire, architecture et jardin

A la découverte des châteaux de la Loire: histoire, architecture et jardin

Passionnée des châteaux de la Loire et de la Renaissance, j'ai décidé de vous raconter leur histoire, de vous en faire découvrir les méandres et pourquoi pas de vous donner aussi goût à un art moins connu de cette époque: l'art des jardins... Attachez vos ceintures nous remontons dans le temps :)


François Ie

Publié par Diane sur 18 Février 2013, 15:02pm

Catégories : #personnalités historiques

Figure majeure de la Renaissance en France, roi bâtisseur et chevalier; François Ie reste une figure extraordinaire de l'Histoire de France. Mais qui était cet homme hors du commun?

François Ier est né le 12 septembre 1494 à Cognac (Charente). Son père Charles d'Orléans, duc d'Angoulême, que François n’a pas connu, était le cousin du roi Louis XII et le petit-fils de la duchesse de Milan Valentine Visconti, François appartient donc à la branche cadette de la maison royale de Valois et n'est pas destiné à régner.

Toutefois, Louis XII craignant de mourir sans héritier (comme ce fut le cas de son prédesseur) fait venir à la cour d'Amboise son cousin le petit François, accompagné de sa mère Louise de Savoie et de sa sœur aînée Marguerite afin de lui enseigner l'art de gouverner. C’est dans ce château et sur les bords de la Loire que François grandit.

Quand François accède au trône en 1515, il a 20 ans et la réputation d’être un audacieux. Il choisit comme emblème la salamandre. Son entrée dans Paris le 15 février 1515, donne le ton de son règne. Vêtu d’un costume en toile d’argent incrusté de joyaux, il fait cabrer son cheval et jette des pièces de monnaie à la foule. Il participe avec fougue et éclat à un pas d'armes (joutes à cheval avec lances selon un scénario élaboré). Alors que ses deux prédécesseurs, Charles VIII et Louis XII, ont consacré beaucoup de temps à l’Italie, ils n’ont pas réussi à saisir le sens du mouvement artistique et culturel qui s’y développait. Ils ont néanmoins planté le décor qui permet l’épanouissement ultérieur que François Ie entreprend d'inspirer à l'art français.

Le contact entre les cultures italienne et française pendant la longue période des campagnes d’Italie introduit de nouvelles idées en France au moment où François reçoit son éducation. Nombre de ses précepteurs, notamment François Demoulin, son professeur de latin, l’Italien Gian Francesco Conti, et Christophe Longueuil inculquent au jeune François un enseignement très inspiré de la pensée italienne. La mère de François s’intéresse également de près à l’art de la Renaissance et transmet cette passion à son fils qui, durant son règne, maîtrise la langue italienne à la perfection. Vers 1519-1520, François Demoulin réalise ainsi pour lui des Commentaires de la guerre gallique, une adaptation des Commentaires sur la Guerre des Gaules dans lequel il imagine un dialogue entre le jeune roi et Jules César lui racontant ses campagnes militaires. On ne peut affirmer que François reçoit une éducation humaniste ; en revanche, il reçoit une éducation qui le sensibilise, plus que tout autre de ses prédécesseurs, à ce mouvement intellectuel.

Le mécène et les artistes

À l’époque où François Ier accède au trône, les idées de la Renaissance italienne se sont diffusées en France et le roi contribue à cette diffusion. Il commande de nombreux travaux à des artistes qu’il fait venir en France. Plusieurs travaillent pour lui, dont les plus grands comme Andrea del Sarto, Benvenuto Cellini et Léonard de Vinci.

François Ier manifeste une véritable affection pour le vieil homme, qu’il appelle « mon père » et qu’il installe au Château du Clos Lucé, à Amboise, à quelques centaines de mètres du château royal d’Amboise. Vinci apporte dans ses malles ses œuvres les plus célèbres tels La Joconde, La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne, Saint Jean Baptiste (tous conservés aujourd'hui au Louvre). Le roi lui confie de nombreuses missions comme l’organisation des fêtes de la Cour à, la création de costumes ainsi que l’étude de divers projets. Vinci reste en France de 1516 jusqu’à sa mort en 1519.

On peut citer aussi l’orfèvre Benvenuto Cellini et les peintres Rosso Fiorentino et Le Primatice, chargés de nombreux travaux dans les différents châteaux de la couronne. François Ier emploie de nombreux agents comme Pierre l'Arétin, chargés d’amener en France les œuvres de maîtres italiens comme Michel-Ange, Titien et Raphaël. C’est pendant le règne de François Ier que la collection d’œuvres d’art des rois de France, aujourd’hui exposée au Louvre, commence réellement.

Le protecteur des Lettres

Grâce à François Ier, les imprimeries françaises se perfectionnent et atteignent une importance de premier ordre dans l’univers intellectuel.

Les progrès de l'imprimerie favorisent la publication d’un nombre croissant de livres. En 1518, François Ier décide la création d’un grand « cabinet de livres » abrité à Blois et confié au poète de la Cour Mellin de Saint-Gelais.

En 1536, interdiction est faite de « vendre ou envoyer en pays étranger, aucuns livres ou cahiers en quelques langues qu’ils soient, sans en avoir remis un exemplaire ès mains des gardes de la Bibliothèque Royale », bibliothèque dont il nomme intendant l’humaniste Guillaume Budé avec mission d’en accroître la collection. C’est en 1540 qu’il charge Guillaume Pellicier, ambassadeur à Venise, d’acheter et faire reproduire le plus possible de manuscrits vénitiens.

À l’instigation de Guillaume Budé, il fonde le corps des « Lecteurs Royaux », abrité dans le « Collège Royal » (ou « Collège des trois langues », futur « Collège de France »). Bien que décidée par François Ier, la construction du bâtiment, confiée à l’architecte Jean-François Chalgrin, ne se concrétise pas avant la régence de Marie de Médicis, près d’un siècle plus tard. Parmi les lecteurs royaux, on compte Barthélemy Masson, qui enseigne le latin, et le géographe et astronome Oronce Fine, en charge des mathématiques. Il favorise le développement de l’imprimerie en France et fonde l’Imprimerie royale dans laquelle œuvrent des imprimeurs comme Josse Bade et Robert Estienne. En 1530, il nomme Geoffroy Tory imprimeur du roi (pour le français), charge qui passe en 1533 à Olivier Mallard, puis en 1544 à Denys Janot. Grâce au graveur et fondeur Claude Garamond, l’imprimerie royale innove dans une écriture à caractères de type romain plus lisible.

François Ier subventionne des poètes tels que Clément Marot et Claude Chappuys; il compose lui-même quelques poésies – bien que Mellin de Saint-Gélais soit soupçonné d’être l’auteur de certains poèmes dont François Ier s’attribue la paternité – qui sont publiées ainsi que quelques-unes de ses « Lettres ».

Sa sœur aînée, Marguerite, mariée au roi de Navarre, est également une fervente admiratrice des lettres et protège de nombreux écrivains comme Rabelais et Bonaventure Des Périers. Elle figure aussi dans la liste des lettrés de la cour, étant l’auteur de nombreux poèmes et essais tels La Navire, et Les Prisons. Elle publie également un volumineux recueil intitulé Les Marguerites de La Marguerite des princesses qui reprend l’ensemble de ses écrits. Mais son œuvre maîtresse reste l’Heptaméron, un recueil de contes inachevés publiés après sa mort.

Le bâtisseur

François Ier est aussi un bâtisseur acharné et dépense sans compter dans la construction de nouveaux bâtiments. Il poursuit le travail de ses prédécesseurs au château d’Amboise, mais surtout au château de Blois. Par des travaux qui durent dix ans, il fait ajouter une nouvelle aile à ce dernier , qui abrite un fameux escalier. Il modernise son intérieur avec des boiseries et des décorations à base d’arabesques propres à la nouvelle mode italienne. Au début de son règne, il entame la construction du château de Chambord, sur un domaine de chasse acquis par Louis XII. Il est fortement influencé par la renaissance italienne : Léonard de Vinci , ainsi que l’architecte italien Boccador, à qui on doit le donjon de ce château.

François Ier tente de reconstruire le Louvre, faisant détruire la tour médiévale de la sombre forteresse de Philippe Auguste. Il demande la construction d’un nouvel Hôtel de Ville pour Paris dans le but d’influencer les choix architecturaux, qui seront d’ailleurs mis en œuvre par Boccador et Pierre Chambiges. En 1528, dans le bois de Boulogne, il fait édifier le château de Madrid, sous la direction de Girolamo della Robbia, qui évoque par sa structure la demeure que François Ier a occupée pendant son emprisonnement en Espagne. Il fait également construire, sous la direction de Pierre Chambiges, le château de Saint-Germain-en-Laye ainsi qu’un château de chasse, le château de la Muette, dans la forêt de Saint-Germain : celui que l'on surnomme le « roi des veneurs » peut s'y adonner à sa passion la chasse à courre. Il fait aussi ouvrir les chantiers des châteaux de Villers-Cotterêts vers 1530, de Folembray en 1538, et de Challuau en 1542. En tout, près de sept châteaux seront construits et remaniés en 15 ans14.

Le plus grand des projets de François Ier est la reconstruction quasiment complète (seul le donjon du château antérieur est conservé) du château de Fontainebleau, qui devient rapidement son lieu de résidence favori. Les travaux s’étendent sur une quinzaine d’années pour constituer ce que François Ier veut être l’écrin de ses trésors italiens (tapisseries dessinées par Raphaël, bronze d’Hercule réalisé par Michel-Ange, décoration de la galerie François Ier par Rosso Fiorentino, autres décorations de Giovanni Battista Rosso et Le Primatice autour desquels s’est formée la prestigieuse école de Fontainebleau).

Il confie également à Léonard de Vinci l’élaboration des plans du nouveau château de Romorantin dans lesquels l’artiste reprend les plans de sa cité idéale de Milan. Le projet est néanmoins abandonné en 1519.

Chacun des ambitieux projets royaux bénéficie de somptueuses décorations tant extérieures qu’intérieures. Il décide en 1517 de la fondation d’un nouveau port, initialement appelé « Franciscopolis » mais que l’existence d’une chapelle sur le site choisi pour sa construction fera renommer « Le Havre de Grâce ».

Politique extérieure

La politique extérieure de la France sous François Ier est tout entière dominée par la rivalité avec la maison de Habsbourg, en la personne de Charles Quint, héritier de l’empereur Maximilien Ier du Saint-Empire, son grand-père, et de la monarchie catholique par sa mère Jeanne la Folle.

Charles de Habsbourg, est à la tête d’un véritable empire : Par son père Philippe le Beau, lui-même fils de Maximilien et de Marie de Bourgogne (fille de Charles le Téméraire), il possède les Pays héréditaires de Habsbourg et les États bourguignons.Par sa mère Jeanne la Folle (fille des rois catholiques), il hérite des Espagnes (union dynastique de la couronne de Castille et de la couronne d'Aragon), ainsi que de leurs dépendances en Italie (Naples, Sicile, Sardaigne) et aux Amériques.

À la mort de son grand-père Maximilien Ier en 1519, Charles est le favori pour sa succession au titre d’empereur des Romains. Une fois empereur (1519), Charles a deux ambitions complémentaires:

Une ambition dynastique qui lui tient particulièrement à cœur depuis sa jeunesse flamande, la récupération du duché de Bourgogne possession de son arrière-grand-père Charles le Téméraire. Il n'en obtiendra jamais satisfaction pour des raisons de réalisme politique.

Une ambition impériale et chevaleresque de paix entre les chrétiens autour de l'empereur et du pape afin de mener la réforme de l’Église romaine et la croisade contre les Turcs, héritée à la fois de la tradition impériale allemande, du messianisme monarchique castillan et du rêve de croisade bourguignon.

Ces deux ambitions ne pouvaient que se heurter à l’hostilité de François Ier, qui avait très exactement le même type d'aspirations. Réformateur de l’Église dans son royaume avec le concordat de Bologne, le Très-chrétien François Ie dut s'allier aux luthériens et aux Turcs pour contrer l'empereur et retarda autant qu'il lui fut possible la tenue d'un concile universel. Le roi de France convoitait en outre des droits lointains au royaume de Naples, appartenant à l'empereur comme roi d'Aragon et au duché de Milan, fief d'Empire vital à Charles-Quint pour des raisons géopolitiques. Continuant la politique italienne de Charles VIII et Louis XII, François Ier tentera de garder pied en Italie au prix de l'occupation indue des États de son propre oncle, le duc de Savoie, par ailleurs beau-frère de l'empereur, ce qui ne fit qu'exacerber leur rivalité.

Le gouvernement de François Ier

Le règne de François Ier voit un renforcement de l’autorité royale jetant les bases de l’absolutisme de Louis XIV.

La cour (estimée entre 5 000 et 15 000 personnes31) toujours itinérante est le véritable cœur du pouvoir. Bien qu’entouré de conseils – le Grand Conseil, le Conseil des parties ou Conseil privé et le Conseil étroit, ce dernier chargé des décisions importantes de l’État –, le roi, apparaît de plus en plus comme la source unique de l’autorité, arbitrant en dernier ressort les initiatives de l’administration judiciaire et financière, choisissant et disgraciant ses favoris, ses ministres et ses conseillers.

Le français comme langue officielle

Dans son château de Villers-Cotterêts dans l’Aisne, en 1539, François signe l’ordonnance royale, élaborée par le chancelier Guillaume Poyet, qui fait du français la langue officielle exclusive de l’administration et du droit, en lieu et place du latin. Le même document impose aux prêtres d’enregistrer les naissances et de tenir à jour un registre des baptêmes. C’est le début officiel de l’état civil en France et les premiers enregistrements avec filiation au monde.

Mort du Roi

Le roi François Ier meurt d’une septicémie le 31 mars 1547 au château de Rambouillet. Après des cérémonies de funérailles à Saint-Cloud, il et est enterré le 23 mai, en même temps que les restes de ses fils Charles II d'Orléans et François III de Bretagne, au côté de sa première épouse Claude de France à la basilique Saint-Denis. Son deuxième fils Henri II lui succède.

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