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A la découverte des châteaux de la Loire: histoire, architecture et jardin

A la découverte des châteaux de la Loire: histoire, architecture et jardin

Passionnée des châteaux de la Loire et de la Renaissance, j'ai décidé de vous raconter leur histoire, de vous en faire découvrir les méandres et pourquoi pas de vous donner aussi goût à un art moins connu de cette époque: l'art des jardins... Attachez vos ceintures nous remontons dans le temps :)


Le château de Blois: Une histoire entre ombre et lumière

Publié par Diane sur 29 Janvier 2013, 15:35pm

Catégories : #Histoire

Après une longue série d'articles consacrée au château d'Amboise et à ses jardins à la Renaissance, il est temps de reprendre notre périgrination dans le temps... Notre voyage d'aujourd'hui nous conduit à explorer l'histoire du château de Blois.

Situé dans le département du Loir-et-Cher, le château de Blois est situé au cœur de la ville sur la rive droite de la Loire.

Le château de Blois comptabilise plus de mille ans d'histoire. Il est mentionné pour la première fois en 854 durant le règne de Charles le Chauve, sous le nom de Blisum castrum. Toutefois, c'est au cours des Xe et XIe siècle que le château de Blois acquiert sa première position d'importance. La forteresse est alors la propriété des comtes de Blois,dont les possessions s'étendent à la région de Blois, de Chartres, et à la Champagne.

La première forteresse, la « grosse tour », fut élevée par Thibaud le Tricheur au Xe siècle et la fin du XIIe siècle est bâtie dans l'avant-cour la collégiale Saint-Sauveur.

Au XIIIe siècle, le château est reconstruit par la famille bourguignonne de Châtillon.Le château de Blois est ensuite vendu en 1392 à Louis d'Orléans, frère de Charles VI, qui en prend possession en 1397. Mais Louis d'Orléans est assassiné à Paris en 1407 sur ordre de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, et sa veuve, Valentine Visconti, part se réfugier à Blois où elle s'éteint l'année suivante, après avoir fait graver sur les murs du château : « Rien ne m'est plus, plus ne m'est rien ». Cet épisode inspira plusieurs oeuvres d'art dont une peinture aujourd'hui conservée au château.

En 1429, avant son départ pour lever le siège d'Orléans, Jeanne d'Arc est bénie dans la chapelle du château par Renault de Chartres, archevêque de Reims.Le fils de Louis d'Orléans, Charles, y est fait prisonnier par les Anglais. À son retour de captivitéen 1440, il fait du château de Blois un centre culturel; il y lance un concours de poésie où s'illustre François Villon avec sa Ballade du concours de Blois. Il entreprend aussi de détruire certaines parties du vieux château, afin de le rendre plus habitable. De la forteresse de cette période ne restent dans le château actuel que la grande salle, datée du XIIIe siècle, et la tour cylindrique du Foix.

Le château n'est alors que la demeure fortifiée d'un noble local, mais au début de la Renaissance tout va changer...

Le 27 juin 1462, Louis, fils de Charles d'Orléans, naît au château de Blois. Or Louis est l'héritier direct du roi de France Charles VIII. En effet, ce dernier n'ayant pas d'enfant mâle, selon la loi salique, c'est à l'héritier mâle de la branche cadette de la dynastie capétienne de monter sur le trône. Et de fait, Louis devient roi de France en 1498 sous le nom de Louis XII.

Le château médiéval des comtes de Blois devient alors résidence royale et Louis en fait sa demeure principale, au détriment d'Amboise. Au début des années 1500 (entre 1498 et 1503), Louis XII entreprend avec Anne de Bretagne (son épouse depuis 1499) une reconstruction du château dans un style gothique tardif, sans fortifications, sous la direction des architectes Colin Biart et Jacques Sourdeau (qui travaillera aussi à la construction de l'aile François Ier), et la création d'un fantastique jardin Renaissance aujourd'hui disparu (auquel nous consacrerons un futur article).

Le château de Blois devient le théâtre de plusieurs rencontres diplomatiques tels que le mariage de César Borgia en 1499, la réception de l'archiduc Philippe d'Autriche en 1501, ou de Machiavel en 1501 et 1510.

Louis XII meurt en 1515, lui aussi sans enfant mâle, et François Ie lui succède sur le trône de France. François est séduit par cette propriété aux dimensions gigantesques. Aussi en 1515, débute-t-il également des travaux d'ambellissement offrant au château la fameuse aile François Ier. La direction des travaux est donnée à l'architecte italien Dominique de Cortone à qui l'on doit l'escalier monumental. Mais après la mort de Claude de France au château, en 1524, la construction s'arrête ; François Ier délaisse le château de Blois au profit du château de Fontainebleau où il envoie son impressionnante bibliothèque qui constituera la fondement de la Bibliothèque Nationale de France.

Néanmoins, Blois n'est pas délaissée pour autant puisque Claude de France y avait mis au monde sept enfants, Blois devient ainsi une sorte de « pouponnière » royale où seront éduqués les enfants royaux jusqu'à l'époque de Catherine de Médicis. Le 18 octobre 1534, le château est le théâtre de l'affaire des Placards : des tracts contre la messe sont affichés clandestinement par des partisans de l'église réformée, jusque sur la porte de la chambre du roi. Cette affaire marque le début de la répression du protestantisme en France, après une période de relative tolérance.

Le château de Blois reste cependant un lieu de fête, en 1539, le château reçoit la visite de Charles Quint, et c'est à Blois que Pierre de Ronsard rencontre lors d'un bal en avril 1545 Cassandre Salviati, qui lui inspire Les Amours de Cassandre.

Sacré roi de France, le fils de François Ier, Henri II, fait une entrée solennelle remarquée à Blois en août 1547 et en 1556 Catherine de Médicis fait représenter devant le roi la tragédie Sophonisbe, première pièce de théâtre à respecter la règle classique des trois unités.

Le château de Blois reste la résidence principale des successeurs de Henri II et en particulier de François II et Charles IX. François II y passe notamment l'hiver 1559 avec sa femme Marie Stuart qui y a été élevée. En 1571 l'amiral de Coligny y rentre dans les bonnes grâces de Charles IX et de la reine-mère. En 1572, un traité avec l'Angleterre y est signé et au mois d'avril sont célébrées dans la chapelle les fiançailles de Henri de Navarre (futur Henri IV) et Marguerite de France.

C'est aussi à Blois que Henri III convoque les États généraux en 1576 qui donna à la la grande salle du château son nom actuel de « salle des États ».

Mais c'est également dans le château, dans la chambre royale, au deuxième étage, qu' Henri III fait tuer le 23 décembre 1588 le duc de Guise et où il se serait écrié, selon la légende: "par Dieu il est encore plus grand mort, qu'il l'était vivant". Henri III fera assasiner u château, le lendemain le cardinal de Lorraine, frère du Duc de Guise.Et peu après, le 5 janvier 1589, la reine Catherine de Médicis y meurt.

Par la suite, Henri IV séjournera occasionnellement à Blois en 1589, 1598 et 1599. En 1598, il y lance de nouvelles constructions, connues grâces aux dessins de Du Cerceau. Il demanda notamment à Arnaud de Saumery d'édifier une galerie de 200 mètres de long au fond du jardin de Louis XII. Mais ces projets ne seront jamais menés à terme et les éléments construits finiront même par s'écrouler en 1756.

À la mort d'Henri IV en 1610, le château devient lieu d'exil pour sa veuve Marie de Médicis. Reléguée à Blois en 1617 par son fils Louis XIII, Marie de Médicis entreprend d'y construire un pavillon dans l'angle nord-ouest, qu'elle confie à l'architecte Salomon de Brosse. Une inscription en laisse le souvenir dans les sous-sols de l'aile Gaston d'Orléans. Après deux ans de captivité, la reine-mère s'évade du château dans la nuit du 21 au 22 février 1619 à l'aide selon la légende d'une échelle de corde, mais plus probablement en profitant des travaux qui y sont menés, à la suite de quoi elle finit par se réconcilier temporairement avec son fils.

En 1626, Louis XIII alloue le comté de Blois à son frère Gaston d'Orléans en guise de cadeau de mariage. Ce dernier s'y installe en 1634.

Gaston d'Orléans aura toujours une profonde affection pour le château et en 1635, il decide d'entreprendre de nouveaux travaux au château de Blois. L'aile Gaston d'Orléans, dessinée par François Mansart, voit le jour. Destinée à être le point de départ de travaux de remaniements du châteaux, le chantier est cependant très vite interrompu à cause de problèmes financiers survenus en 1638. L'aile Gaston d'Orléans ne peut cependant pas être occupée l'escalier n'était pas construit et les logis n'avaient pas de plancher. Gaston d'Orléans est donc contraint d'occuper l'aile François Ier (qui aurait été détruite si le projet avait été conduit à son terme!!!). Des modifications des appartements royaux datent de cette époque. Gaston y vit après la Fronde, de 1652 à 1653, et y décède le 2 février 1660, date à laquelle le château est abandonné.

Délaissé par Louis XIV, le château n'est plus habité.

Au XVIIIe siècle, le roi cède les lieux à d'anciens serviteurs qui cloisonnent l'intérieur du château en plusieurs petits appartements. Vers 1720, la Régence songe un temps à y faire venir le parlement en exil. On lance même un projet de destruction (!!!) du château en 1788, tandis que le ministère de la guerre propose d'y installer un régiment. C'est ainsi que le château est occupé par le Royal Comtois, régiment de cavalerie.

Au moment de la Révolution, le château est à l'abandon depuis 130 ans, et les révolutionnaires soucieux de faire disparaître tout vestige de la royauté le pillent en le vidant de ses meubles, statues et autres accessoires.

L'état du château dans son ensemble est tel que sa démolition est même envisagée, jusqu'à ce que Napoléon Ier décide de le céder à la ville de Blois le 10 août 1810. Néanmoins, par manque d'argent, le château est à nouveau utilisé comme caserne par l'armée. En 1834, la moitié sud de l'aile Charles d'Orléans est détruite pour y établir des cuisines militaires. La présence militaire au château n'empêche pas l'ouverture au public de l'aile François Ier sous la Restauration. Le château est ainsi visité par Victor Hugo, Honoré de Balzac, ou encore Alexandre Dumas.

Il faudra attendre 1847 et le règne de Louis-Philippe pour que le le château soit classé monument historique8 grâce à l'action de Prosper Mérimée qui obtient la remise en état du bâtiment le 24 juillet 1844. Félix Duban est chargé en 1846 de la restauration des appartements royaux de l'aile François Ier. Secondé par Jules de La Morandière, Duban s'inspire pour les décorations intérieures d'estampes d'époque et des travaux menés par l'érudit Louis de la Saussaye. La restauration se poursuit jusqu'à la mort de Félix Duban en 1871. Le château est alors transformé en musée.

En 1850 Pierre-Stanislas Maigreau-Blau, maire de Blois, fonde le musée des beaux-arts de Blois, qu'il souhaite installer dans l'aile François Ier. Le musée sera finalement ouvert dans l'aile Louis XII en 1869.

Entre 1870 et 1879, une seconde campagne de restauration a lieu sous la direction de Jules de La Morandière, puis une troisième entre 1880 et 1913. Elle est confiée à un inspecteur général des monuments historiques, Anatole de Baudot, qui dirige essentiellement les travaux sur la restauration de la charpente et du plancher, sur quelques ornements, et sur l'élaboration d'un système d'évacuation des eaux de pluie. Alphonse Goubert, successeur de Baudot à la tête du chantier, décide de restaurer l'aile Gaston d'Orléans. C'est ainsi qu'il fait construire un escalier monumental en pierre, à partir d'esquisses de Mansart. Il crée également en 1921 un musée lapidaire dans les anciennes cuisines du château.

Pendant la seconde guerre mondiale, la façade sud du château (principalement l'aile Louis XII) est endommagée par les bombardements. Les vitraux de la chapelle sont notamment détruits. Les travaux de remise en état, commencés en 1946, sont confiés à Michel Ranjard.

Dans les années 1990, une nouvelle restauration est conduite par Pierre Lebouteu et Patrick Ponsot. Les toitures, les façades extérieures et les planchers de l'aile François Ier, en particulier, ont été restaurés.

Le château est aujourd'hui la propriété de la ville de Blois...

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P
Bonjour,<br /> des articles toujours très interessants<br /> Un site que j'aime beaucoup, les 3 types de constructions donnent un caractère particulier au château, et la façade des loges est magnifique....<br /> j'y suis allé, en 2007, pour l'inauguration de la &quot;salle des Etats&quot; réhabilitée, lors d'un grand bal Renaissance....<br /> Bonne soirée
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D
En effet, le château de Blois a un caractère particulier en raison des architectures des différentes époques, les puristes crieront au manque d'harmonie; moi je trouve que ce patchwork architectural fait le charme de Blois. Bien qu'évidemment j'aurai aimé que Gaston d'Orléans ne sabote pas une partie de l'aile François Ier^^<br /> Cependant, il faut bien admettre que Mansart a fait des merveilles et que le dôme de l'aile Gaston d'Orléans est de toute beauté...

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