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A la découverte des châteaux de la Loire: histoire, architecture et jardin

A la découverte des châteaux de la Loire: histoire, architecture et jardin

Passionnée des châteaux de la Loire et de la Renaissance, j'ai décidé de vous raconter leur histoire, de vous en faire découvrir les méandres et pourquoi pas de vous donner aussi goût à un art moins connu de cette époque: l'art des jardins... Attachez vos ceintures nous remontons dans le temps :)


Le château de Blois : genèse d’une architecture Renaissance

Publié par Diane sur 3 Février 2013, 13:49pm

Catégories : #architecture

Après avoir explorer l’histoire du château de Blois, reprenons notre voyage dans le temps afin de mieux cerner son architecture.

L’architecture du château de Blois est l’une des architecture les plus riches des châteaux de la Loire et ce pour une raison toute simple : Blois est le modèle type, en Val de Loire, de la tradition de bâtir française qui perdurera jusque tard dans la Renaissance. En effet, longtemps dans l’histoire de France, il a été de coutume de conserver des éléments d’architecture plus ancienne au cours de travaux de remaniement des grandes propriétés et notamment lorsque celles-ci appartiennent au domaine royal. L’exemple le plus connu de cette théorie de bâtir en France est sans conteste le château de Fontainebleau que l’on qualifie souvent de « patchwork » architectural tant les éléments architectoniques d’époques variées s’y côtoient intimement. Blois fut construit sur le même principe.

Nombre d’entre vous se demanderons peut-être pourquoi, la réponse tient en une réflexion toute simple: pour la pérennité du titre. En effet, de l’antiquité au moyen âge, puis à la Renaissance, la préoccupation première de chaque maison nobiliaire et à plus forte raison lorsqu’il s'agit de maison royale, est de pouvoir faire remonter son titre le plus loin possible de manière à stabiliser le pouvoir et à lui donner plus de légitimité. Les demeures royales se devaient donc de transmettre ce message. C’est pourquoi, bien souvent lorsqu’un roi décide de faire construire une nouvelle aile dans un château, il ne détruit que partiellement l’œuvre de son prédécesseur.On retrouvera par ailleurs cette logique dans les constructions de la noblesse du Val de Loire, à Chenonceau ou à Azay-le-Rideau, mais ne brûlons pas les étapes, nous y reviendrons...

L’histoire de l’architecture du château de Blois commence au Xe siècle lorsque Thibaut le Tricheur, comte de Blois, décide d’édifier une tour sur un promontoire d’environ 107 mètre d’altitude à l’est de la Loire. Peu d’informations nous sont parvenue de cette époque : les travaux semblent cependant avoir été poursuivi par les fils et petit-fils de Thibaut le tricheur puisque vers 1080, une charte montre le comte Thibault III rendant la justice "dans la forteresse de Blois, dans la cour, derrière le palais, près de la tour, au parterre situé entre les chambres à feu du palais" .Il ne reste cependant rien du bâtiment de cette époque.

Au XIIIe siècle de nouveaux travaux d’agrandissement et d’embellissement sont réalisés. Sans que l’on sache exactement en quoi il consiste mais des vestiges de cette époque demeurent : l’aile François Ier est édifiée à l’emplacement d’un logis médiéval dont elle conserve plusieurs murs, notamment l’épais mur d’enceinte auquel est adossée la façade des Loges. Deux tours sont encore visibles de l’extérieur : à l’est la « tour des Champs », la plus petite, flanque le pignon près de la salle des Etats ; à l’ouest, la tour Château-Renault est englobée dans le nouvel édifice qu’elle domine de son chemin de ronde et sa haute toiture. Au rez-de-chaussée de l’aile François Ier subsiste également une salle ronde qui témoigne d’une troisième tour, arasée.

De cette époque date également la tour circulaire du Foix qui se dresse sur la terrasse sud-ouest et domine la Loire et le quartier qui lui a donné son nom. Ancienne tour d’angle de la forteresse médiévale, elle s’élève sur quatre niveaux, dont trois voûtés, chichement éclairés par des meurtrières en étrier. Le niveau inférieur , aujourd’hui en sous-sol, en formait autrefois le rez-de-chaussée avant le remblaiement de la terrasse au XVIIe siècle.

A la fin de la guerre de Cent Ans, les fortifications sont renforcées et mises en état de défense par les ducs d’Orléans, Louis Ier en 1404-1405, sa veuve Valentine Visconti 1408, puis leur fils Charles d’Orléans en 1433-1434.

En 1498, le fils de Charles d’Orléans, Louis, devient roi de France sous le nom de Louis XII. Le château de Blois devient alors demeure royale et le roi de France décide d’y entreprendre des travaux d’embellissement. Louis XII entreprend dans un premier temps de reconstruire les logis, vers 1500, d’après le témoignage du chroniqueur Jean d’Auton, et les travaux sont terminés en 1501 puisqu’il accueille l’archiduc d’Autriche Philippe le Beau et sa nouvelle épouse Jeanne de Castille, lors de leur voyage de retour de Bruxelles vers Madrid.

Louis XII entreprend de rénover la chapelle Saint-Calais, qui datait du XIIIe siècle et il y adjoint une galerie adossée permettant de passer de l’aile neuve à un autre logis en fond de cour, probablement plus ancien, dont la façade est revêtue de briques et doté d’une terrasse dominant la cour. Ce bâtiment était connu sous le nom de « perche aux Bretons » parce qu’il aurait hébergé la garde et la maison de la reine.

Mais l’œuvre de construction la plus connue du roi est sans doute l’aile à laquelle il a donné son nom. Sur l’actuelle place du Château, autrefois avant-cour, l’aile Louis XII présente une longue façade en briques, rythmée par des travées de hautes fenêtres à meneaux couronnées de lucarnes aux armes et emblèmes des souverains (écus de France et monogramme L et A de Louis et Anne). Des balcons marquent les emplacements des chambres du roi et de la reine d’où les princes contemplaient les joutes et tournois organisés dans l’avant cour. L’aile prend appui côté nord sur le robuste pignon de la grande salle du XIIIe siècle (aujourd’hui connue sous le nom de salle des Etats). Elle est percée d’un portail dominé par une niche où se voit la statue équestre de Louis XII chevauchant en armes un cheval marchant à l’amble (allure d’apparat, le cheval levant les deux jambes du même côté). Une réplique sculptée en 1857 remplace aujourd’hui la statue originale détruite à la Révolution.

Côté cour, l’aile Louis XII présente un aspect plus ouvert. La façade paraît moins massive : elle s’ouvre en rez-de-chaussée par une galerie alternant piliers sculptés de candélabres et colonnes ornées des emblèmes royaux. Elle est cantonnée de part et d’autres par deux tours abritant des escaliers en vis. La tour carrée, côté nord, abrite l’escalier d’honneur et forme un pavillon, flanqué d’une tourelle en encorbellement permettant d’accéder à la salle haute. Sur un panneau sculpté de la tour d’escalier (comme au-dessus de plusieurs portes et passages de l’aile) se voit un porc-épic couronné, choisi comme emblème par Louis XII pour sa capacité à projeter ses piquants au loin…

L’aile Louis XII concilie fidélité aux habitudes de construire françaises, de tradition gothique, et une apparition timide de l’italianisme nouvellement importé (voir articles précédents sur Charles VIII et le château d’Amboise).

La construction en brique et pierre est à la mode à la fin du XVe siècle, en France comme en Flandre ; l’édifice reste fidèle aux formes qui caractérisent l’architecture française depuis le XIVe siècle : décor gothique (culots sculptés encadrant les baies), tours d’escalier hors œuvre (escalier du Louvre), haute toiture d’ardoise percée de lucarnes élancées éclairant un comble habitable. L’italianisme d’inspiration Renaissance n’apparaît qu’à travers de menus détails de l’ornementation (candélabres sur les piliers, coquilles sous la corniche de l’escalier…), ou de façon plus significative avec l’importation des systèmes de galeries, ouvertes au rez-de-chaussée et fermées aux étages. Ces galeries permettent d’accéder aisément à chaque salle, sans être contraint de traverser toutes les salles selon l’usage français.

Le remaniement architectural ordonné par Louis XII est considérable au château de Blois, mais c’est dans les jardins du château de Blois que transparaît réellement le gigantisme de cette toute nouvelle résidence royale. Et c’est cette œuvre entre toute qui va réellement marquer un tournant dans l’architecture future du château de Blois. Aussi je vous donne rendez-vous dans notre prochain article pour découvrir cette œuvre exceptionnelle…

Le château de Blois : genèse d’une architecture Renaissance
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