Louis XII est né le 27 juin 1462 au château de Blois. Il est le fils de Charles d'Orléans, le prince poète, et de Marie de Clèves et l'arrière-petit-fils de Charles V, roi de France. Orphelin de père à trois ans, il est pris en tutelle par Louis XI, qui lui prodigue une sévère éducation.
En 1476, Louis XI organise son mariage avec sa fille Jeanne, difforme, physiquement débile, et probablement stérile : Louis XI espère ainsi provoquer l’extinction de la branche d’Orléans, qui , pense-t-il, menace la branche aînée des Valois directs. Or Charles VIII, fils de Louis XI, meurt en 1498 et Louis, comte d'Orléans, lui succède sur le trône de France.
Louis XII s'empresse en 1499 de faire annuler ce mariage par le pape pour non-consommation. Le mariage est annulé et Jeanne se retire au couvent à Bourges pour fonder, ultérieurement, l'ordre des religieuses de l'Annonciade, destiné à honorer la Sainte Vierge plus particulièrement dans le mystère de l'Annonciation. Morte en odeur de sainteté, elle est canonisée par le pape Pie XII en 1950.
Afin de conserver le duché de Bretagne dans le giron du royaume de France, Louis XII épouse, à Nantes le 8 janvier 1499, Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII, qui avait hérité, en vertu de leur contrat de mariage, de l'ensemble des prétentions des rois de France sur le Duché. La Bretagne reste ainsi française, mais le nouveau contrat de mariage spécifie que l'héritier du Royaume ne pourra être héritier du Duché.
Dès 1499, Louis XII reprend la politique italienne de son prédécesseur en ajoutant cependant à la prétention des Anjou sur le royaume de Naples, celle des Orléans sur le duché de Milan.
Le 22 septembre 1504, il signe le traité de Blois, qui prévoit le mariage de sa fille, Claude de France, avec le futur Charles Quint, et celui de sa nièce Germaine de Foix à Ferdinand II d'Aragon, le roi cédant alors à sa nièce ses droits sur le royaume de Naples. À la demande des États généraux de Tours de 1506, sa fille est finalement fiancée à François d'Angoulême (le futur François Ier). C'est également lors de ces États généraux qu'il est officiellement nommé « Père du Peuple », le chanoine de Notre-Dame, Thomas Bricot, étant chargé de cette mission. Ce titre lui avait été accordé en raison de l'ordre intérieur dans lequel il avait maintenu le royaume, la baisse de la taille d'un quart de son montant, et la réforme de la justice accomplie entre 1499 et 15014. Sa politique expansionniste justifiait aussi ce titre de « Père du Peuple », plutôt que le titre plus habituel de « Fils du Peuple » ou encore de Pater Patriae4.
La même année, il est chassé de Naples par Ferdinand d'Aragon (Ferdinand le Catholique) et perd le Milanais six ans plus tard. En 1513, la défaite de Novare met fin à ses ambitions italiennes.
Louis XII administre son domaine avec intelligence. Il utilise les recettes des impôts pour le bien du pays en entretenant le réseau routier. Son principal ministre est le cardinal Georges d'Amboise. Il renouvelle la Pragmatique sanction de Bourges assurant une marge de liberté dans le choix du clergé. Ceci lui vaut l'image d'un roi chevalier, juste et chrétien, par ailleurs empreint de tolérance à l'égard des protestants vaudois du Luberon, et celle d'un nouveau César. Il est le premier à mettre à ce point en avant l'image de la reine (Anne de Bretagne).
Devenu veuf, il se remarie le 9 octobre 1514 à Abbeville avec Marie d'Angleterre, la très jeune sœur du roi Henri VIII d'Angleterre, pour sceller sa réconciliation avec ce dernier.
Affaibli par l'âge, les excès et la goutte, il meurt trois mois plus tard, le 1er janvier 1515, en l'hôtel des Tournelles à Paris. Les propagandistes du futur François Ier répandent la rumeur sur sa sénilité, son impuissance et le fait qu'il se serait épuisé dans la chambre à coucher à force de vouloir concevoir un fils avec Marie d'Angleterre.
Il laisse le trône à son cousin et gendre François Ier époux de sa fille aînée Claude, duchesse de Bretagne.